C’est un voyage en Indonésie que nous propose Tan Twan Eng, ce qui n’est pas monnaie courante.
Nous sommes à l’époque coloniale anglaise en Extrême-Orient. Les quatre personnages principaux, Lesley la narratrice, Robert son mari, Willie l’écrivain Somerset Maugham, Gérald son secrétaire mènent une vie assez oisive dans le luxe. Lesley est très attachée à son île, Penang, où elle a fondé sa famille (là transparaît la nationalité indonésienne de l’autrice) et nous en fait goûter la douceur.
Les intrigues amoureuses s’invitent doucement dans le récit, le thème de l’homosexualité dans cette société bourgeoise est habilement traité. Willie l’écrivain comme Lesley sont malheureux dans leur mariage. La maison des Portes désigne le lieu où elle retrouve son amant Arthur.
La politique intervient aussi avec le personnage du révolutionnaire Sun Yat Sen que Lesley a côtoyé dix ans auparavant. Il a plusieurs fois échoué à renverser l’empereur de Chine.
Le livre décrit avec beaucoup de finesse la complexité de cette société et de ce pays au carrefour de plusieurs mondes.
